LA TRAGEDIE DU 20 AOUT 1944 - Cérémonie du 60eme anniversaire

 

Ce récit s'impose comme une sorte d'urgence, c'est de recueillir du temps qu 'ils sont encore vivants, du temps que leurs récits peuvent être transmis, les témoignages de ceux qui ont vécu ces jours tragiques de l'histoire de Villaudric. A la mémoire des 19 Victimes du 20 août 1944, des blessés et de tous ceux qui ont souffert des conséquences de ce drame. Rappel historique: Le 1er septembre 1939, en envahissant la Pologne, l'Allemagne hitlérienne déclenche la seconde guerre mondiale. Le 3 septembre la France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne. Jusqu'au mois de mai 1940 ce sera la "drôle de guerre". Le 5 juin, c'est le début de la bataille de France, les allemands passent à l'offensive sur la Somme. Le 12 juin l'ordre de retraite générale est donné aux armées.

Le 17 juin dans un discours radiodiffusé le Maréchal PETAIN appelle à cesser les combats. L'armistice est signé à Rethondes le 22 juin 1940. La France se trouve alors divisée en deux zones : une zone occupée, une zone libre. Le matin du 11 novembre 1942, un communiqué du Préfet Régional CHENEAUX DE LEYRITZ annonce par voie d'affiches et de presse que des "troupes allemandes arriveront a Toulouse et dans les départements de la région dans le courant de la journée". il demande à la population d'observer un calme absolu ... Tout acte contraire à l'ordre sera impitoyablement réprimé. Quelques jours plus tard, le dimanche 15 novembre, vers la fin de l'après-midi un détachement de la WERHMARCHT entre dans Villaudric devant une population angoissée, muette de surprise. Les enfants qui viennent d'assister à une séance de cinéma scolaire se pressent vers leur foyer; glacés de peur. Durant près de deux ans, le village assombri par la lourde présence des uniformes vert-de-gris va vivre à l'heure allemande.

ETE 1944 Dans les semaines qui suivent le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, la terreur allemande s'intensifie. Appuyés par leurs auxiliaires de la Milice, les occupants, désormais harcelés et aux abois, révèlent leur véritable nature. Les exécutions se multiplient, aucun endroit du département n'est épargné. Le Débarquement en Provence du 15 août 1944 précipite le départ des Allemands. La retraite s'accélère et de plus en plus l'occupant et ses alliés ont recours, aux tortures, aux exécutions. Les innocents ne sont plus épargnés : Miremont, Marsoulas, Salies-du-Salat, Castelmaurou, Le Born, Villemur, Calmont, Buzet-sur- Tarn la liste est longue et douloureuse. Le 17 août, les premiers appels à l'insurrection populaire sont lancés et diverses unités F.F.I. de la Haute-Garonne reçoivent l'ordre de marcher sur Toulouse. Sous les ordres de RAVANEL Serge, Chef Régional des F.F.I. Toulouse sera libérée les 19 et 20 août 1944.

20 AOUT 1944 -TRAGEDIE INOUBLIABLE

En ce dimanche 20 août, un grand soleil brûlant monte à l'horizon. Dans la campagne altérée par de longues semaines sous un soleil sans nuage, les puits sont taris et les plantes s'étiolent. De bon matin, Villaudric semble agité d'une animation fiévreuse de ruche pressentant l'orage. Dans la grand-rue on va, on vient, on s'interroge. A la sortie de la messe, à la sortie du café, des groupes se forment pour échanger des nouvelles. On nourrit l'espoir en reprenant les communiqués de la radio clandestine. " La 2ème armée britannique franchit l'Orne vers FALAJSE. Les Français de DE LATTRE attaquent la première ligne de défense de TOULON ". Et surtout, on écoute avec une attention aigue les renseignements concernant la libération de Toulouse : Combats sanglants à Saint-Michel, au Pont-Neuf, à la Gare Matabiau, fuite des Allemands...

La matinée se prolonge fort tard et les derniers consommateurs quittent le café Albert vers midi trente. Pendant ce temps, une importante colonne motorisée allemande après avoir réquisitionné chauffeurs et véhicules, (quelques 2 000 hommes et 165 véhicules environ) se retire de Toulouse et s'échappe vers le Nord du Département. Deux camions et trois motos arrivent en éclaireurs venant de Fronton. Le reste de la colonne bifurque à Bouloc, direction Villaudric et arrive dans le village, scindée en deux parties, aux alentours de 13 heures. Les camions chargés de nombreux hommes en civil, armés, font penser un instant, à certains, qu'il s'agit du maquis. Mais il y a aussi des soldats et leur uniforme ne trompe pas. Cette première colonne traverse le village et stoppe au fond de la côte au niveau du carrefour de la route de Sayrac, le dernier véhicule étant dans le village en haut de cette même côte. La deuxième partie de la colonne est à environ un kilomètre du village stoppée sur la pente des "Bétirats". venant de Villemur à bord d'une vieille "traction" noire sur laquelle était peint le sigle F.F.I., des responsables de la résistance de Villemur s'arrêtent devant les maisons de Messieurs GARRIGUES et DOUMERG.

S'engage alors entre les officiers allemands et le groupe de résistants une étrange négociation. Des chaises, une table sont récupérées chez l'habitant et, au milieu de la route, les discussions commencent autour d'une bouteille de vin blanc. Il semble que les officiers acceptent la reddition puisqu'ils se séparent de leurs armes, des cartes d'Etat-Major et de l'argent français qu'ils ont sur eux. Un négociateur français est même chargé de rechercher la collaboration du plus grand nombre de chauffeurs afin de contrôler la colonne au maximum. Les soldats ne semblent pas menaçants, ils s'abreuvent beaucoup car il fait très chaud. Au village, le repas terminé, de nombreuses personnes rejoignent la café Albert pour prendre des "nouvelles" et pour s'adonner à la traditionnelle manille dominicale. Quelques instants plus tard des camions allemands défilent à nouveau dans la rue. Ayant rejoint les véhicules de la première colonne, le convoi s'arrête dans toute la traversée du village et s'étire le long de la route de Bouloc.

Partout dans le café, comme dans le village, c'est la consternation. Déjà les portes de l'établissement sont encadrées par des hommes, l'arme à l'épaule, le doigt sur la détente, ils examinent les consommateurs. Des soldats ouvrent la porte et rentrent dans l'établissement, menaçants. Il semble qu'ils sont satisfaits de leur examen car ils mettent leurs armes sur les camions et reviennent cette fois plus détendus. Ils demandent à se rafraîchir. Ils ont le visage bronzé, poussiéreux, rayé de traînées de sueur, l'oeil dur des fauves traqués. La plupart sont bizarrement accoutrés : short, chemisette ou torse nu. Deux ou trois portent un foulard noué autour du front, aventuriers ou frères d'armes de la Das Reich toulousaine, responsable des épouvantables massacres du 10 juin à Oradour-sur-Glane. Ils sont maintenant en longue file et attendent d'être servis ; presque tous ont un billet à la main pour payer leurs consommations. Ils veulent aussi se laver, le propriétaire de l'établissement leur donne des bassines d'eau.

Sortant du café, l'instituteur qui habite au premier étage de la Mairie, juste en face, traverse la rue pour rejoindre sa famille. Il passe d'un pas furtif entre deux camions : sur celui de droite, des femmes en uniforme nazi ; sur celui de gauche des soldats manipulant nerveusement leur mitraillette. Assis sur le banc devant le café, trois jeunes ne se sentent vraiment pas à l'aise en pareille compagnie. L'un d'eux réussit à convaincre les deux autres de déguerpir en douce. Chez lui, tout à côté, il récupère sa bicyclette et décide de partir vers Fronton pour "changer d'air" comme il le dit. A peine a-t-il parcouru quelques mètres qu'une rafale de mitraillette crépite au loin. On dirait que ces détonations viennent du côté du cimetière. Pressant le pas, il arrive à la hauteur de la côte de Bouloc où déjà les cris "alarme ! alarme !" remontent la colonne comme une traînée de poudre. Enfourchant son vélo, il pédale de toutes ses forces. Il n'a pas atteint le virage que déjà la fusillade crépite de toutes parts, (il se réfugiera dans la première maison et pendant tous ces longs moments restera caché avec les propriétaires). Que s'est-il passé du côté du cimetière, plus précisément au croisement des routes de Bouloc et de Vacquiers ?

Appartenant à la compagnie GENDRE-PORTAT, cinq Résistants qui participent à la libération de Toulouse (ils occupent la gare Matabiau) ; reçoivent, aux alentours de midi, la mission de récupérer sur Fronton, quatre ou cinq véhicules réquisitionnés par la Résistance. A bord d'un camion ils se rendent d'abord à Vacquiers où ils prennent l'apéritif et se restaurent un peu. Ils vont ensuite dans une cache prendre des fûts d'essence, des pneus de motos, et, un peu avant 15 heures, démarrent pour se rendre à Fronton. Peu de temps après, ils sont en vue du carrefour des routes de Bouloc et de Fronton. En se rapprochant ils constatent avec stupéfaction qu'une sentinelle Allemande ferme l'accès de la route qui doit les mener à Fronton. Pris de panique le chauffeur bifurque alors en direction de Villaudric, tandis qu'à l'arrière un des occupants tire une rafale en direction de la sentinelle qui ne sera pas touchée. Le camion n'a pas fait quelques dizaines de mètres que déjà il ralentit et s'arrête, tombant à la sortie de la courbe sur les derniers véhicules de la colonne.

Les occupants constatant le danger qui les guette, sautent du camion et au triple galop se cachent dans le champ de maïs tout proche. Le chauffeur n'a pas le temps de quitter le véhicule que déjà les rafales d'armes automatiques crépitent de toutes parts. Criblé de balles, le camion chargé d'essence prend aussitôt feu calcinant le malheureux chauffeur. Dans le champ de maïs les balles sifflent mais par chance aucun des fuyards n'est blessé, ils peuvent rejoindre les bois et se sauver malgré les recherches qu'effectuent les soldats. A la table des négociations le dialogue est interrompu par le tir d'une fusée d'alarme et par l'arrivée d'une estafette à moto conduisant un officier Allemand. Mis au courant des évènements qui se produisent à l'autre bout du village, les soldats récupèrent leurs armes et donnent cinq minutes au groupe pour dégager les lieux.

Au café, les consommateurs entendent également les détonations qui viennent du côté du cimetière. Les Allemands présents dans le café, comme mus par un ressort, se précipitent à l'extérieur. Les bouteilles, les verres sont cassés dans cet affolement ; des ordres brefs sont donnés, chacun saute sur ses armes pendant qu'à l'extérieur les rafales se succèdent et se rapprochent du village. On tire maintenant de chaque côté du café, la colonne entière semble tirer. Que se passe-t-il ? Plus personne n'échange une parole. Profitant de la panique deux consommateurs et deux fillettes parviennent à fuir en traversant le pré derrière le café. Un moment d'accalmie : les consommateurs sont conduits dans la grande cuisine voisine. Ils sont fouillés puis reconduits dans la salle.

Mais bientôt du côté du cimetière la fusillade recommence et de nouveau la colonne entière tire, et cette fois on tire dans le café. Tous les consommateurs se couchent à terre car ce sont eux, maintenant, qui sont pris pour cible. Les chaises, les tables, les banquettes leur font un abri provisoire et bien précaire. Au milieu du bruit infernal des rugissements gutturaux et des mitraillettes qui crachent sans répit, un d'entre eux pousse un cri de douleur, il est blessé. Au milieu des balles qui pleuvent, un autre se lève les mains en l'air, il veut parlementer, il crie, il leur montre le blessé, le sang qui coule de ses plaies, il implore "Ne tirez pas! Laissez nous emporter le blessé!" mais rien n'y fait. Le mitraillage continue.

Prenant conscience de leur situation tous ceux qui sont indemnes se lèvent, les mains en l'air; suppliant "ne tirez pas ! Ne tirez pas!". Un moment on a l'impression que les supplications vont éviter le pire. Il y a un instant d'hésitation parmi les soldats, c'est durant ce court instant que l'on emporte le blessé dans la cuisine. C'est alors également que deux jeunes s'enfuient à toutes jambes, non sans avoir essuyé une rafale de mitraillette qui ne les atteint pas. Cachés dans la haie de buis voisine, ils assisteront impuissants à la fin du drame. Toujours les mains en l'air et toujours suppliants, les hommes, dans la salle sont là, debout, du moins la plupart, attendant la fin de cette incompréhensible scène, quand les Allemands se ruent enfin sur eux, leur ordonnant de sortir tous par la porte de la rue. Ils les refoulent hors du café à coups de crosse de mitraillette en poussant des cris sauvages. Dehors un peloton les attend, prêt a tirer. Dès que tous sont sortis, les rafales crépitent et fauchent les malheureux. A quelques mètres de là et tout le temps du drame, un homme est tenu en joue. Par miracle, il sera épargné.

Dans la colonne un calme relatif semble être revenu. La sanguinaire vengeance semble consommée. La plupart des hommes ont été tués sur le coup, il y a quelques blessés. Les crimes de la colonne, qui maintenant se retire ne sont pas pour autant terminés. Deux blessés sont amenés en otage, ils sont laissés quelques centaines de mètres plus loin. Ils sont jetés sur le bord de la route et les camions tentent à plusieurs reprises de les écraser. Un réfugié lorrain qui habite la maison voisine parvient, en parlementant, à les sauver. A l'église, 15 heures c'est l'heure des vêpres et les portes de l'église sont grandes ouvertes. L'abbé qui doit officier est sommé de monter au clocher, l'Allemand craignant qu'il serve de cache à des terroristes. Sur l'église des rafales sont tirées, traversant les vitraux. Le clocher sert de cible ; les clochetons qui en ornent les quatre coins sont bien abîmés et devront, après la guerre, être démolis. Le carillonneur et un autre otage sont amenés et ne seront relâchés que dans la côte du Born. A la maison qui jouxte l'église, une dame à la fenêtre fait des signes aux soldats. Une balle explosive lui arrache la tête.

A la maison d'en face, un peu plus loin, un ouvrier émigrant Russe est grièvement blessé. Dans la petite cour, après les arcades, un ouvrier agricole qui est devant sa porte est pris à partie par les soldats. C'est un Polonais ! Poursuivi jusque chez lui, il a le crâne fracassé à coups de crosse. La colonne continue à tirer en tous sens. Sur la route de Villemur les maisons sont criblées de balles. Les balles incendiaires allument le feu dans un pailler. A l'avant dernière maison, les propriétaires entendant les tirs ferment rapidement portes et fenêtres. Malgré cela, une balle traverse un volet et tue un jeune enfant assis dans la cuisine. Plus loin la ferme est incendiée, la propriétaire blessée. Devant le café, le roulement infernal causé par le mitraillage cesse. Le bruit des moteurs et le crissement des pneus sur la chaussée vont s'éloignant. Un silence lugubre règne sur les lieux. Pour les premiers secouristes qui arrivent, un effroyable spectacle se présente. Sur le trottoir; devant le café, s'étale un horrible amoncel-lement de morts et de mourants. Sous les regards emplis de stupeur des sauveteurs, un long filet de sang s'écoule dans la rigole, des blessés gémissent douloureusement, quelques uns se redressent, maculés de sang, le visage d'une pâleur cadavérique. Les yeux horrifiés semblent refléter encore l'épouvantable drame, l'incompréhensible tir fou des mitraillettes sur de paisibles joueurs de manille dans la salle du café, l'inexplicable acharnement sauvage des fauves nazis alignant ces innocentes victimes pour achever le massacre.

Avec brancards, échelles et couvertures, des civières improvisées sont mises en place. Les proches apportent le concours des pharmacies familiales et commencent à dégager morts et blessés. Alerte ! un convoi Allemand est signalé à l'entrée ouest du village, sur la route de Fronton. Fausse alerte. Avec d'infinies précautions les secouristes reprennent leur triste besogne, prodiguant les premiers soins aux blessés, transportant les morts dans les familles. Les communications sont détruites, aussi l'intervention des docteurs de Fronton parvient trop tard pour le blessé le plus grave. Les autres sont dirigés sur Fronton et sur Toulouse. Une lourde chape de plomb vient de s'abattre sur le village. De très nombreux foyers sont plongés dans la douleur. Les uns déplorent la mort ou soignent un blessé grave, d'autres attendent avec angoisse un père, un fils prisonnier dans un camp de ce III° Reich de malheur.

Durant la nuit du 20 août, Villaudric est pratiquement déserté. La plupart des gens fuient le village martyr et trouvent un accueil compatissant dans les fermes voisines. Inoubliable nuit. A la lueur d'éclairage de fortune, car l'électricité est coupée (le transformateur des Bétirats a été détruit), les familles s'organisent pour veiller leur mort dans un silence recueilli. Vers deux heures du matin éclate un gros orage. Le lendemain matin, l'Administration communale, secondée par des volontaires prit les dispositions pour régler tout ce qui devait être fait à l'échelle du village. Ce n'est que le surlendemain, le mardi 22 août, que furent célébrées les obsèques des victimes. Dans la cour du château où reposaient les cercueils, un détachement des Forces Françaises de l'Intérieur vint rendre les honneurs funèbres aux disparus. Le drapeau tricolore, crêpé de deuil, flottait à la haute fenêtre centrale du premier étage, celle-là même où quelques semaines auparavant, l'occupant nazi avait déployé le sinistre étendard écarlate à croix gammée. Monsieur le Curé BERNON célébra l'office religieux. Cérémonie déchirante où tout le village assista, prostré devant tant de malheur. Puis l'interminable cortège se rendit au champ du repos.

Depuis, chaque année, les habitants de Villaudric se recueillent devant la plaque commémorative et devant les tombes pour célébrer le souvenir de ceux des leurs, massacrés, ce jour-là. Pourra-t-on jamais oublier ce terrible massacre où furent anéantis tant d'êtres chers ? Cinquante ans après en refermant la sombre page de ces douloureux souvenirs, alors que défilent dans la mémoire de tous les témoins, les ombres de leurs amis disparus, une pensée de Paul ELUARD, comme un hymne d'espoir revient à notre esprit : "La nuit n'est jamais complète, il y a toujoursa au bout du chagrin, au bout du chemin, Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée; Il y a toujours un rêve qui veille, un désir à combler, Une main tendue, une main ouverte". Les témoignages qui ont permis cette reconstitution historique ont été déposés aux archives municipales de Villaudric.

 

AUX VICTIMES DU 20 AOUT 1944 ASSASSINEES PAR LES ALLEMANDS

F.F.I DE VILLAUDRIC

JAYLES Louis 23 ans

PANASSIER Antoine 48 ans

PORTES Jean-Marie 32 ans

F.F.I DE FRONTON

DE FALGUIERE Alain 23 ans

CIVILS DE VILLAUDRIC

AZEMA Henri 58 ans

BRUEL Pierre 63 ans

CARRARO Félix 42 ans

COMBETTES André 31 ans

CLADET Anne Vve OLIVIE 69 ans

FAURE Fernand 44 ans

FOURCADE René 44 ans

GAY Joseph 43 ans

GAZAGNES Marius 40 ans

GINESTE Emmanuel 48 ans

LARROQUE Jean 32 ans

LIWARA Marcel 44 ans

MARROT André 10 ans

SIRVEN François 72 ans

 CIVILS DE BOULOC

VIGOUROUX Jean 37 ans

 BLESSES

BOGDANOFF Antoine 45 ans

DAST Albertine 50 ans

DAUCH Antonin 60 ans

ESCOFFRES Aristide 68 ans

FERRE Geoffroy 16 ans

GALAUP Joseph 47 ans

JAYLES Adrien 38 ans

VALETTE Emile 45 ans

 

HISTOIRE